Télésurveillance de l'insuffisance cardiaque

Pour qui ? 

Concerne les patients hospitalisés de façon répétée pour décompensation cardiaque et les patients instables risquant de décompenser et de nécessiter une hospitalisation.

Qu'est-ce que c'est ?

Il s’agit d’un service pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie qui consiste à prêter au patient une tablette connectée, une balance connectée et un tensiomètre connecté. Chaque matin, le patient est prié de se peser, de mesurer sa tension artérielle et de répondre à une question sur son état avec la tablette. Le prestataire de service récupère automatiquement (par internet) ces informations et prévient l’équipe de professionnels de santé du patient en cas d’alarme suggérant que le patient débute une décompensation. Ainsi, le traitement pourra être renforcé à temps pour éviter une nouvelle hospitalisation. 

Comment décider si une télésurveillance est nécessaire et faisable ?

après une décompensation les médecins et IDE du patient jugeront de l’indication de la mise en place d’une télésurveillance après une analyse médicale, sociale, et psycho-cognitive du patient.

La télésurveillance nécessite, pour les soignants impliqués, un accès instantané au dossier médical du patient pour traiter les alertes de façon pertinente. Avec certains prestataires de télésurveillance la réponse aux alertes repose d'abord sur les cardiologues traitants. Avec un prestataire, la réponse repose sur les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP); il semble que ce type de fonctionnement soit plus adapté à la région de Redon.

Notre expérience nous a appris de la télésurveillance : 
- qu’elle doit être utilisée à bon escient sur des bonnes indications;
- qu’elle ne sert à rien pour les patients stables et qu'il est inutile de la prolonger chez les patients durablement stabilisés;
- qu'elle ne doit pas diminuer la qualité de vie des patients insuffisants cardiaques;
- qu'elle peut générer des fausses alertes qui perturbent les patients et les soignants.

Il est bon de rappeler que ce qui améliore le pronostic des patients c’est le bon traitement, sans retard, et des médecins intéressés par cette pathologie, la télé-surveillance en elle-même n’apporte rien si elle n'est pas inscrite dans un bon parcours de soins (voir l’inefficacité de l’essai OSICAT réalisé à Toulouse).